De chair et de sang

Franck Helder est anglais, mais il pourrait être écossais comme le John Rebus de Ian Rankin, suédois comme le Kurt Wallander de Henning Mankell, ou américain comme le Harry Bosch de Michael Connelly.Ils ont tous en commun d'être des justiciers solitaires, divorcés, avec des relations difficiles avec leurs filles et de douter en permanence d'eux, de leur métier et du monde...Le héros de John Harvey est sans doute un peu plus avancé dans la réflexion, que ses collègues puisqu'il a déjà démissionné de la police de Nottingham pour aller se réfugier au fin fond de la Cornouailles.Là-bas, il végète, hanté par une affaire jamais résolue. En 1989, une jeune femme, Susan Backlock, a disparu et Elder avait juré à ses parents de la retrouver. A la même époque, une jeune fille avait été assassinée par 2 garçons, dont un, Shane Donald, vient d'être remis en liberté conditionnelle. Elder le soupçonne d'être impliqué aussi dans la disparition.Il va alors sortir de sa tanière et reprendre la piste de ses cauchemars.Ce récit s'articule autour de la cavale de Shane, qui va croiser des êtres de « chair et de sang », pour certains, aussi déboussolés que lui.Qui sont vraiment les victimes, où sont le bien et le mal ? Ce sont quelques-unes des interrogations posées par le livre. Mais la relative épaisseur des personnages, leur vulnérabilité et le suspense convenable, ne suffisent pas à mon avis à tirer ce roman tout en haut, ni à lui éviter des passages à vide où l'ennui pointe son nez. De plus, le style est assez pesant et l'ensemble dégage une atmosphère tellement glauque et sinistre qu'elle ferait passer les polars nordiques pour des pochades désopilantes.Si vous êtes tenté...Pour moi, la série s'arrête là.